Publication : 8 janvier 2017

C'est l'histoire d'une enquête publique, en 2016

 

Voilà, c'est une histoire qui date d'il y a 2 ans déjà, mais elle a retouvé de l'actualité récemment et je trouve enfin le temps de terminer cet article...   Ca se passe à Chambéry, avant même la polémique des arbres de la gare ou de la colonne, ou de la catastrophe du réseau de bus. C'est à ce moment que nous avons pris conscience des drôles de méthodes de la municipalité...   Début février 2016, un gars vient installer un petit panneau jaune à l'entrée du Faubourg Nezin.   Vu comme ça, c'est pas très sexy mais ça n'a pas l'air méchant, mais surtout on ne comprend pas trop à quoi ça correspond.

 

 

Déclassement partiel ??? Kèzako ???

 

Alors comme nous on est curieux, on est allé voir sur le site de la mairie.

Et là, ça devient tout de suite plus intéressant, comme on pourra le voir dans l'explication à gauche (cliquer pour agrandir)

 

 

 

 

Voici ensuite la notice explicative :

 

 

Puis, en essayant d'envoyer un mail le 16 février (soit 8 jours après le début de l'enquête), on reçoit une drôle de réponse :

 

 

C'est assez clair : l'adresse mail n'a pas été créée !!!
On dirait bien que les éventuels commentaires des citoyens ne sont guère souhaités !

 

Et pour finir, on observe que la fermeture du passage à niveau n'est absolument pas demandée par la SNCF, pour la simple raison que ça leur coûterait de l'argent et qu'il ne fait absolument pas partie du programme national de sécurisation, ce que l'on peut directement constater sur le site du Ministère de l'intérieur :

LegiFrance

(c'est pas très lisible, mais l'information y est).

 

 

Mesures compensatrices

 

Bon bien sûr, comme dans toute enquête publique, des mesures compensatrices sont étudiées et indiquées (car c'est obligatoire).

En détail, je vous laisse apprécier (mes commentaires en rouge) !

Au final, l'adresse mail a quand même été créée suite à plusieurs plaintes, et l'enquête, initialement d'une durée de 2 semaines, a été prolongée de 2 semaines, ce qui a tout juste suffit au commissaire-enquêteur pour rencontrer tous les citoyens mécontents qui se sont bousculés pour venir donner leur avis.

Le résultat final est consultable <ici (voir annexe A)> et est assez édifiant...

 

Et maintenant ?

Vu les résultats controversés de la première enquête, la mairie nous a promis un 2ème round en 2017, comprenant cette fois les 2 enquêtes, celle sur le déclassement et celle, à l'initiative de la SNCF, pour la fermeture de ce passage à niveau non-prioritaire.

En attendant, les études d'aménagement pour le rétablissement des circulations douces... sont actuellement en cours...

 

Soyez sûr que lorsque l'information sera disponible, vous serez les premiers informés !

 

 

La suite en 2018

 

Voilà, reprenons maintenant en février 2018 pour raconter la suite de l'histoire...

Comme pévu, ce projet abracadabrantesque n'a jamais vu le jour, et la SNCF n'a jamais réclamée la fermeture de ce passage à niveau, situé à 300m d'une gare, avec des trains qui passent au ralenti donc... Entre-temps, le projet du parking Ravet est arrivé, mais là aussi la fermeture de la voie (pour cause de rampe-toboggan d'accès bouchant la passage) n'est plus d'actualité.

 

Le parking est aujourd'hui en préparation (voir <ici>), et à ce sujet, lors de l'étude du permis de construire que nous avons demandé à la mairie, nous avons trouvé une pièce intéressante. Il s'agit de l'arrêté du préfêt concernant la nécessité de faire des fouilles archéologiques sur l'emprise du terrain. Il est daté du 14 mars 2016, soit après la fin de l'enquête publique, mais le dossier du permis de construire a lui été transmis dès le 24 février, soit avant la fin de l'enquête publique...

Ce qui pourrait expliquer pourquoi il comprend un périmètre de 3300 m² (plus que le projet définitif), comprenant la portion de voirie pas encore déclassée, comme on peut le voir sur le schéma en rouge :

 

 

 

Ce qui est encore plus amusant, c'est que si on regarde à nouveau le dossier du déclassement, la portion en question ne s'y trouve même pas !

Le déclassement de cette portion de route a donc été omis, mais heureusement l'honneur est sauf, il ne fait plus partie du dossier final.

 

 

 

Donc, en résumé, la mairie était non seulement prête à brader une voie de circulation essentielle pour la circulation douce à destination du centre-ville, à la seule fin de gagner quelques mètres carrés supplémentaires pour le parking Ravet, mais en plus la section en question n'était même pas dans le périmètre de l'opération de déclassement...

 

Portes de Mérande

 

Quant au morceau effectivement soumis à enquête publique, il devait permettre d'agrandir encore l'opération Portes de Mérande, en permettant de construire jusqu'au bord du trottoir, comme on peut le voir sur ce plan d'architecte :

 

 

Et ruinant au passage ce joli petit square...

 

 

 

Vu la quantité de béton qui se prépare dans le secteur, ça permet de respirer !